De nombreux bureaux de transfert en Haïti forcent effectivement leurs clients à acheter des produits (riz, savon, spaghettis, etc.) ou à payer des frais illégaux pour pouvoir retirer l’argent envoyé de l’étranger, selon plusieurs témoignages récents. Cette pratique est dénoncée comme malhonnête par les clients, car elle les pousse à acquérir des biens dont ils n’ont pas besoin ou à subir des prélèvements indus.
Comment ces pratiques fonctionnent
– Les agents exigent l’achat de produits en magasin ou prélèvent des montants supplémentaires au moment de la remise des fonds.
– Certains bureaux imposent aussi le paiement dans une autre devise ou à un taux de change désavantageux, alors que la loi exige que le transfert soit payé dans la devise envoyée, au taux officiel affiché.
– Ces pratiques sont souvent facilitées par un manque de supervision effective des sous-agents par la Banque de la République d’Haïti (BRH), qui n’a de contrôle qu’en amont, sur les maisons mères.
Réglementation et sanctions
La BRH a pourtant publié des circulaires obligeant les bureaux de transfert à se limiter aux activités de transfert, à payer les bénéficiaires dans la forme, la devise et au taux indiqué, sous peine de sanctions. Malgré cela, les abus persistent sur le terrain, en particulier dans les villes de province et certains quartiers de la capitale.
Enfin, ces pratiques sont illégales et dénoncées par les clients, mais restent courantes en raison de la précarité, du manque de contrôle et de la forte dépendance de la population haïtienne aux transferts d’argent de l’étranger.