Ces vérités historiques que beaucoup ignorent ou déforment sur la relation entre Haïti et la République dominicaine :
1. Haïti n’a jamais occupé la « République dominicaine » en 1822, car ce pays n’existait pas encore. À ce moment-là, il s’agissait de la République d’Haïti Espagnole, un État éphémère né après l’indépendance de l’Espagne en décembre 1821, qui n’a duré que jusqu’en février 1822, avant l’unification sous l’autorité haïtienne.
2. L’entrée de Boyer dans la partie Est de l’île ne s’est pas faite dans la violence. De nombreux gouverneurs locaux et une partie importante de la population ont accueilli favorablement l’unification, certains y voyant une protection contre un retour de la domination espagnole ou l’esclavage.
3. Jean-Pierre Boyer a dirigé l’île entière pendant 22 ans d’une main ferme. Son autoritarisme, les lourdes concessions faites à la France pour la reconnaissance d’Haïti, ainsi que des catastrophes naturelles comme le séisme de 1842, ont provoqué un mécontentement généralisé, aussi bien à l’Ouest qu’à l’Est, menant à sa chute en 1843.
4. C’est dans le contexte de désordre post-Boyer que les Dominicains ont proclamé leur indépendance en 1844, après avoir repoussé les troupes haïtiennes. Ils ont ensuite résisté à plusieurs tentatives haïtiennes de reprendre le contrôle de la partie orientale de l’île.
5. Après l’indépendance, la République dominicaine est brièvement retombée sous domination espagnole (1861-1865). Le soutien d’Haïti, en hommes et en armes, a été crucial pour la victoire dominicaine lors de la guerre de la Restauration, aboutissant à l’indépendance définitive du pays en 1865.
Ces faits rappellent la complexité de l’histoire partagée entre les deux nations et l’importance de dépasser les récits simplistes ou nationalistes.